Depuis quelques décennies, les archéologues s’affairent à déterrer les secrets des lieux de pouvoir de la Nouvelle-France et du Canada-Uni.
Après avoir été grandement endommagé (voir détruit) par l’armée britannique lors de l’invasion américaine de 1775, le palais de l’intendant (ou du moins ses ruines) est tombé dans l’oubli jusqu’à ce que la Ville de Québec se porte acquéreuse du lieu en 1974 et qu’il commence à faire l’objet de fouilles archéologiques en 1982. Depuis, de précieuses trouvailles ont permis de documenter la vie qu’on y menait tant à l’époque de Jean Talon qu’à celle de Gilles Hocquart.
Parallèlement, les vestiges de l’ancien parlement du Canada-Uni à Montréal étaient également tombés dans l’oubli. Le site où il se trouve fut en effet pendant une bonne partie du XXe siècle occupé par un stationnement et ce n’est aussi qu’à compter des années 1980 qu’il a commencé à être l’objet de fouilles archéologiques.
Tant à Québec qu’à Montréal, des découvertes importantes ont mis au jour le quotidien des gens qui fréquentaient ces sites et plusieurs artéfacts qui nous renseignent sur ces lieux de pouvoir. Pour découvrir la nature desdits artéfacts et ce qu’ils nous révèlent, nous vous invitons à écouter les archéologues Hendrik Van Gijseghem et Allison Bain pour un passionnant entretien sur le sujet.
L’îlot des Palais est un site archéologique complexe qui a connu de nombreuses occupations contemporaines et successives. Il est considéré comme un haut lieu de l’histoire de la Nouvelle-France, plus particulièrement à cause de la présence des vestiges de la brasserie de l’intendant Jean Talon et du palais de l’intendant.
Entre 1982 et 2016, l’Université Laval a tenu 25 chantiers-écoles à l’îlot des Palais, et la Ville de Québec y a réalisé deux campagnes de fouilles intensives. Ce livre s’appuie sur un ensemble inestimable de données et une vaste collection archéologique, parmi les plus riches en Amérique du Nord pour l’histoire de la Nouvelle-France. Il fait revivre le lieu par l’entremise de vestiges, d’objets, et de restes animaux et végétaux, à la lumière des contextes archéologiques et historiques. Il dévoile ainsi le vaste réseau de relations que ses occupants entretenaient avec l’environnement naturel, la ville et le reste du monde.
Camille Lapointe est archéologue et historienne de l’art. Elle est l’auteure de nombreux articles et ouvrages portant sur le patrimoine culturel. Elle s’est spécialisée dans la diffusion de recherches archéologiques afin de les rendre accessibles à tous ceux qui s’intéressent à la mémoire des lieux, des vestiges et des objets.
Allison Bain est professeure titulaire en archéologie au Département des sciences historiques de l’Université Laval et membre du CELAT. Elle dirige le chantier-école en archéologie historique et est également directrice du Laboratoire d’archéologie environnementale de l’Université Laval. Sa recherche porte sur les interactions entre les humains et leur environnement dans le passé.
Professeur titulaire à l’Université Laval, Réginald Auger enseigne la théorie et la pratique en archéologie. Il a mis sur pied le Groupe de recherche en archéométrie et il est responsable des Laboratoires d’archéologie. Ancien directeur du CELAT, ses recherches portent sur l’archéologie à Québec et une habitation sucrière en Guyane.
